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L’obtention du visa ouzbek

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La traditionnelle photo de poutine

La traditionnelle photo de poutine

Depuis que je suis revenu de mon voyage dans les Amériques, j’ai pris plusieurs décisions qui ont mené à une « normalisation » de ma situation: j’ai un appartement à Montréal, j’y ai un travail, j’y ai mes cafés préférés (pour bloguer, bien sûr), j’y ai retrouvé un cercle social, etc. Il y a plusieurs semaines, on m’a demandé, au travail, à quel moment je souhaitais prendre mes vacances. Or, comme ma fête est à la fin d’octobre, j’avais envie de me payer un voyage pour souligner l’occasion. D’autant plus que je change de décennie cette année. J’avais bien quelques idées de destination, mais je n’en avais pas encore choisi une. J’ai quand même réservé les dates autour de ma fête, en sachant que cette décision ne serait qu’une question d’inspiration.

Le déclic

Puis, lors d’un 6 à 8 Voyage au bar le Vestiaire, à Montréal, j’ai rencontré Catherine, une voyageuse qui avait été en Ouzbékistan, l’année dernière; son récit m’avait intrigué. Je rêvais de ce pays depuis toujours, mais je n’avais jamais sérieusement envisagé d’y aller. Quand j’étais un petit morveux qui collait parfois sa langue sur des clôtures en métal en plein mois de janvier, mon père possédait une collection de magazines National Geographic qui aurait rendu jalouse la bibliothèque d’Alexandrie. J’aimais regarder les photos dans les divers numéros, même si je ne comprenais pas les articles; à cette époque, mon anglais se limitait à quelques insultes apprises pour mieux écoeurer les élèves de l’école primaire anglophone située de l’autre côté de la rue donnant sur MA cour d’école. Oui, j’ai déjà été jeune et con. Où en étais-je? Ah oui, l’Ouzbékistan. À des années-lumière de mon Lennoxville d’enfance. Donc… un jour, dans un numéro, j’ai vu un reportage sur l’Ouzbékistan. Les photos de la place du Régistan de Samarcande me hantent depuis. Elles ont symbolisé pour moi « l’autre bout du monde » pendant des années, elles dégageaient une atmosphère qui, encore aujourd’hui, m’envoûte.

Rencontre sauvage dans les rues de Montréal

Rencontre sauvage, « exotique » dans les rues de Montréal

Catherine et moi avons donc échangé nos coordonnées. Elle m’a envoyé toutes les informations logistiques dont j’avais besoin pour me frotter au volet administratif d’un tel voyage. Avant de poursuivre, j’insiste sur un fait important: j’ai effectué ces démarches en tant que citoyen canadien. Je ne sais pas comment se déroulent le processus pour les citoyen-nes d’autres pays.

Une étape à la fois: la collecte des documents nécessaires pour le visa

Je savais qu’un visa était nécessaire pour entrer en Ouzbékistan: le site du gouvernement canadien est très clair là-dessus. Par contre, j’avais lu des informations contradictoires sur la nécessité ou non, pour les citoyen-nes canadien-nes, de posséder une lettre d’invitation en vue d’obtenir le visa. J’ai même écrit à l’ambassade ouzbèke de New York (l’Ouzbékistan n’a pas d’ambassade au Canada), mais silence radio de sa part. J’ai poursuivi mes recherches et j’ai joint différents acteurs touristiques ouzbeks. J’ai finalement obtenu une réponse de Advantour, une agence de voyages de Tachkent spécialisée dans les circuits en Asie centrale et dans le Caucase. J’avais bel et bien besoin d’une lettre d’invitation. Information corroborée par l’auberge TopChan Hostel de Tachkent. Je tiens à souligner la rapidité de réponse ET de l’agence ET de l’auberge. Quelques heures à peine après chacun de mes messages, je recevais des réponses détaillées à mes nombreuses questions. Du service comme je l’aime. Enfin, les citoyen-nes des pays qui n’ont pas d’ambassade ouzbèke – comme le Canada – peuvent obtenir le visa à l’arrivée, à l’aéroport international de Tachkent (code AITA: TAS).

La vie sans Segway, ce n'est pas la vie.

La vie sans Segway, ce n’est pas la vie.

Cependant, pour obtenir la lettre d’invitation, je devais réunir plusieurs documents: un formulaire dûment rempli, une lettre de mon employeur, une copie numérisée de la page principale de mon passeport, une photo de format passeport numérisée et une copie de mon billet d’avion (pour obtenir le visa à l’arrivée; Catherine avait procédé autrement, elle avait envoyé son passeport à l’ambassade ouzbèke de New York, qui lui a remis le visa par la poste).

Une étape à la fois: la lettre de l’employeur

Cette lettre sert en gros à démontrer que vous travaillez, ce qui sous-tend que vous avez les fonds nécessaires pour votre voyage, que vous ne songez pas à devenir ferrailleur dans le cimetière de bateaux de la mer d’Aral. À ma connaissance, il n’existe pas de modèle officiel de lettre, alors je me suis inspiré de celui que Catherine m’a envoyé. Par contre, seraient exigés dans la lettre – au minimum – les éléments suivants: l’en-tête représentant le logo de votre employeur, la date, la description de votre poste, la description des activités de votre employeur et la signature de votre supérieur-e immédiat-e. Le tampon officiel de l’employeur serait aussi recommandé, mais je n’en avais pas sur ma lettre. Or elle a été acceptée quand même. Pour les étudiant-es, je crois qu’une preuve d’études, fournie par l’établissement d’enseignement, suffira aux autorités ouzbèkes. Voici le modèle de lettre d’employeur que j’ai utilisé. Libre à vous de le télécharger et de l’adapter. Pour celles et ceux qui ont besoin d’un peu plus de précision: les sections entre astériques indiquent les endroits où écrire les informations susmentionnées.

modele-lettre-employeur

Honnêtement, je ne sais pas à quel point ces informations sont vérifiées, il serait sans doute possible de créer une fausse version de la lettre, mais je ne conseille jamais cette approche, en matière de formalités. Évitez les problèmes, dans la mesure du possible, est une philosophie à laquelle j’adhère sans réserve. Par ailleurs, je ne saurais dire si les procédures sont les mêmes pour les travailleuses et travailleurs autonomes et les retraité-es, alors si cette situation correspond à la vôtre, je ne peux vous aider.

Maté dans le parc...

Maté dans le parc… parce que c’est bon.

Une étape à la fois: le formulaire

La pièce maîtresse de tout ce casse-tête, le formulaire. Une feuille sur laquelle se trouvent de nombreuses questions sur votre voyage, les raisons derrière celui-ci, les détails de votre vie, etc. Le formulaire est disponible sur le site de l’auberge TopChan Hostel ou le site du ministère des Affaires étrangères d’Ouzbékistan. Répondez en anglais aussi précisement que possible à TOUTES les questions. Il m’est arrivé d’écrire « None » dans certaines cases et c’était correct. Important: si vous souhaitez obtenir le visa à l’arrivée, vous devez fournir le numéro du vol qui vous amènera en Ouzbékistan. Je parlerai de mes vols dans un autre billet.

Une étape à la fois: l’envoi du dossier

J’ai enfin été me faire photographier à la pharmacie du coin. J’y ai été par une journée chaude et humide pour être sûr d’être le plus laid possible, avec mes cheveux « grichous » et mon front baigné de sueur. De toute façon, personne ne saurait être à son meilleur, sur ces photos. Sauf peut-être Fabio; il est beau en toutes circonstances. J’ai ensuite apporté une des photos et mon passeport dans une papeterie pour les faire numériser. Une fois tous les documents réunis, j’ai envoyé un courriel à l’agence de voyages de Tachkent suggérée par Catherine. Deux fois. Pas de réponse.

Une étape à la fois: la lettre d’invitation

Comme j’avais déjà écrit à d’autres acteurs touristiques ouzbeks, je les ai relancés. J’ai aussitôt trouvé mon allié; TopChan Hostel. Le personnel a demandé 40 $ US (environ 52,51 $ CAN) pour la lettre d’invitation, payables une fois que je serai en sol ouzbek. L’auberge m’a aussi exigé de passer au moins une nuit là-bas, car elle avait indiqué son adresse dans mon formulaire. Ça tombait bien, la description de l’établissement sur les sites de réservation m’avait charmé. Un match parfait, quoi, digne d’un des meilleurs épisodes de Coup de foudre (avec Yves Gionet, bien sûr). On m’avait dit que je recevrais la lettre d’invitation par courriel d’ici 10 jours ouvrables. J’ai envoyé mes documents à l’auberge le dimanche 14 août et j’ai reçu la confirmation le lundi 29, au 11e jour ouvrable. J’ai ensuite reçu la copie numérisée de la lettre le 30 août. J’avais techniquement mon visa.

Heureux comme un singe qui mange...

Heureux comme un singe qui mange…

Il ne me restera qu’à imprimer la lettre d’invitation et la présenter aux autorités à mon arrivée à l’aéroport de Tachkent. On me remettra alors enfin le précieux visa, une fois les frais payés au guichet approprié. Les frais s’élèvent à 160 $ US (environ 210,08 $ CAN) pour les citoyen-nes américain-es; je ne sais pas encore combien ils seront pour les citoyen-nes canadien-nes, mais je vais prévoir 160 $ US, juste au cas. Quant au processus d’arrivée, j’ai lu des commentaires peu élogieux sur l’efficacité des douanes ouzbèkes. D’autant plus que j’arrive là-bas vers 1 h du matin. Je verrai par moi-même une fois sur place et j’en dresserai un compte rendu détaillé sur ce blogue.

Des ressources

Voici quelques-unes des ressources que j’ai utilisées pour organiser pour mon séjour en Ouzbékistan:

Advantour: agence de voyages de Tachkent;
TopChan Hostel: auberge de Tachkent;
Site officiel du gouvernement canadien: informations pour les citoyen-nes canadien-nes qui veulent aller en Ouzbékistan;
Wikitravel: informations sur l’Ouzbékistan. J’ai regardé les pages en français et en anglais;
VoyageForum: forums de voyage;
One Chai: excellent blogue de Laurent Claudel, qui y parle de ses voyages en Asie centrale, entre autres. Belle plume, propos intelligents, destinations méconnues… un de mes blogues de voyage préférés. Un must;
Caravanistan: guides de voyage en ligne sur l’Asie centrale;
VirtualTourist: guides de voyage, forums et plus;
The Man in Seat Sixty-One: ressources sur les voyages en train;
Stantours: ressources sur l’Asie centrale.

Départ le 11 octobre 2016

Départ le 11 octobre, donc. Merci infiniment à Catherine Ouellete pour toutes les informations. Cette histoire m’a prouvé que des évènements comme les 6 à 8 Voyage peuvent donner un sacré coup de pouce aux personnes qui cherchent des renseignements sur des destinations précises. Je vous invite donc à y participer, si vous passez par Montréal, parce que, qui sait…


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